LE POINT D’INDICE TOUJOURS GELÉ DANS LA FONCTION PUBLIQUE
Aucune revalorisation des salaires en 2013, c’est une nouvelle perte de pouvoir d’achat infligée aux 5,2 millions d’agents publics.
«Il n’y aura pas de remise en cause du gel du point d’indice pour 2013», a prévenu Marylise Lebranchu, ministre de la Fonction publique, après avoir reçu les organisations syndicales de fonctionnaires le 7 février.
Alors que le point d’indice n’a pas bougé depuis une revalorisation de 0,5% remontant à 2010, cette annonce équivaut à fermer officiellement toute perspective de revalorisation générale des salaires en 2013 et à infliger une nouvelle perte de pouvoir d’achat à 5,2 millions d’agents publics. Quant à 2014 et aux années suivantes, toujours aux dires de la ministre, tout est conditionné à un éventuel retour de la croissance. Traduction de l’UIAFP FO, l’Union interfédérale des agents FO des trois fonctions publiques, État, territoriale, hospitalière: «On pourrait donc voir prolongé pour plusieurs années le gel de la valeur du point d’indice!» D’où sa revendication d’une revalorisation immédiate de 5% de la valeur du point d’indice et la refonte de l’ensemble de la grille indiciaire.
La ministre l’avait confirmé lors de ses vœux à la presse, le 29 janvier: les fonctionnaires sont maintenus dans le rôle de l’éternelle variable d’ajustement des politiques budgétaires, entérinant ainsi la politique de rigueur de ses prédécesseurs.
En sortant du ministère le 7 février, l’UIAFP FO faisait remarquer qu’«après les deux augmentations, de novembre 2012 et de janvier 2013, des retenues pour pension civile (cotisations retraite), le traitement des fonctionnaires baisse encore».
Seul point positif, Mme Lebranchu a annoncé une réforme des grilles indiciaires –pas avant 2014– et qu’elle ferait de la catégorie C, les plus bas salaires, sa priorité. Il a été question d’un cycle de négociations dont le contenu et le calendrier seront présentés aux organisations syndicales de fonctionnaires à la mi-mars. D’ores et déjà, FO fait part d’une contradiction: alors que la ministre trouve «inadmissible» que les personnels de catégorie C soient maintenus au niveau du SMIC pendant la moitié de leur carrière –qui dirait le contraire?– elle prend le risque, en ne revalorisant pas le point d’indice, d’entraîner la même situation pour les agents de la catégorie B.
Et toujours le jour de carence
Quant à la journée de carence, dénoncée par l’ensemble des syndicats et dont FO demande l’abrogation, la ministre a dit attendre un bilant complet «dans les jours qui viennent». La suppression d’une journée de salaire, imposée aux fonctionnaires et agents publics le premier jour d’un arrêt de travail, à chaque arrêt maladie, a été instaurée par la loi de finances de 2011, au nom de la réduction de la dette publique. En fait, comme l’a résumé Christian Grolier lors du dernier Comité confédéral national de FO, «un fonctionnaire malade, ça correspond à une recette budgétaire», telles les eaux glacées du calcul égoïste...
Les huit organisations syndicales de la fonction publique se sont donné rendez-vous dans une quinzaine de jours.