(par Nicolas DUSSUYER représentant la fédération générale des fonctionnaires dans l'Ain)
« Nous saluons la mobilisation de ce jour 26 janvier 2016 qui est un véritable succès.
Nous saluons les 120 manifestations qui se déroulent ce jour même à Paris et dans tous les départements de France.
Nous saluons les nombreux appels à la grève dans de nombreux secteurs des trois versants de la Fonction publique, dans la Fonction publique d’Etat, dans la Territoriale, dans l’Hospitalière
Nous saluons les appels à la grève, au-delà des fonctionnaires, à la sécurité sociale, à l’action sociale, chez les contrôleurs aériens ou encore chez les taxis.
Nous saluons l’appel à la grève de la FSU dans notre département comme dans 70 autres départements, rejoignant le front syndical FO, CGT et Solidaires.
Chacun peut le constater aux travers de ses appels multiples, cette journée de grève et de manifestation est, contrairement à ce que beaucoup voudraient faire croire en haut lieu,
Cette journée du 26 est un succès sans appel.
La journée du 26 est un succès car elle est le point de convergence des mobilisations en cours .../...
La journée du 26 est un succès car les personnels des finances refusent de continuer à être le ministère qui compte le plus de suppressions d’emplois depuis des années, un ministère qui se gausse de lutter contre la fraude fiscale estimée entre 60 et 80 milliards par an. Avec quels agents, le ministère compte-t-il dépister les fraudeurs ?
La journée du 26 est un succès car les personnels hospitaliers s’opposent à la loi Santé qui menace 22 000 postes.
La journée du 26 est un succès car les personnels territoriaux combattent la réforme des servies déconcentrés de l’Etat et la réforme territoriale qui impactent 100 000 emplois. Ainsi le budget du Département de l’Ain baisse 15 millions d’€ : 15 millions d’€ en moins, cela signifie réorganisations brutales des services, suppressions d’emplois, suppression et dégradation des services publics de proximité rendus à la population !
La journée du 26 est un succès car les professeurs des collèges sont vent debout contre la réforme du collège qui veut supprimer à la hache les heures d’enseignement disciplinaire, les sections bilangues, le latin fragilisant gravement l’Ecole laïque républicaine pour le plus grand profit des écoles privées qui se frottent ardemment les mains !
La journée du 26 est un succès car les enseignants et personnels des écoles publiques sont massivement en grève contre la dégradation continue de leurs conditions de travail, contre une nouvelle remise en cause de leurs obligations de service.
La journée du 26 est un succès car les postiers ne supportent plus la dégradation des conditions de travail, l’allongement des tournées des facteurs et la diminution des horaires d’ouverture des bureaux de poste consécutives à la suppression de 131 postes dans l’Ain.
La journée du 26 est un succès car les personnels de l’EREA sont massivement en grève contre 6 suppressions de postes qui enclenchent le processus de destruction-disparition leur école spécialisée dans la prise en charge du décrochage scolaire soit disant dossier prioritaire pour la ministre.
Appuyée sur cette convergence, la question centrale des salaires est posée.
Elle est posée car nous sommes à la veille de l’ouverture prévue fin février de discussions sur les salaires dans la Fonction publique.
Elle est posée car cela fait depuis 2010 que nous subissons le gel du point d’indice.
Elle est posée car c’est la 6ème année consécutive que nous voyons nos salaires baissés.
Elle est posée car nous revendiquons au minimum le rattrapage des 8 % de pouvoir d’achat perdu depuis 2010.
Et quand nous entendons certaines officines qui se prétendent des organisations syndicales défendant les salariés ;
Quand nous entendons la CFDT et l’UNSA
Quand nous entendons ces officines gouvernementales déclarer que la grève n’est pas nécessaire,
Quand nous voyons ces deux compères tenter de faire croire aux fonctionnaires qu’il est inutile de faire grève puisque Madame Lebranchu a promis de débloquer les salaires en 2017…
Alors qu’on entend cela, on se dit « mais pour qui nous prennent-ils ? »
Croient-ils un moment que les fonctionnaires ne savent pas ce que signifie 2017 ?
La CFDT et l’UNSA pensent-elles vraiment que les fonctionnaires ne savent pas que 2017, c’est l’année des présidentielles ?
Sans doute, la CFDT et l’UNSA rêvent-elles que tous les syndicats vont accepter, comme elles le font, de n’être que des courroies de transmission des différentes écuries présidentielles.
Mais basta ! Laissons la CFDT et l’UNSA patauger dans le crottin politico-syndical
A leurs dépends sans aucun doute, ces deux officines chevalines nous montrent la voie à suivre.
Eh oui, nous pouvons remercier la CFDT et l’UNSA, une fois n’est pas coutume !
Nous pouvons les remercier car elles nous confortent dans notre conviction.
Elles réussissent à convaincre les fonctionnaires et avec eux les salariés du privé.
Elles nous confortent tous que, plus que jamais, c’est la question du rapport de force qui est à construire !
Oui ! Il nous faut pas à pas avancer vers un rapport de force qui fasse reculer le ministère de la fonction publique sur le dégel des salaires !
Oui ! Il nous faut construire le rapport de force qui oblige les différents ministères et le gouvernement tout entier à retirer toutes les contre-réformes destructrices des statuts et des services publics !
Oui ! Il nous faut construire le rapport de force qui permette de préserver les emplois et les conquêtes sociales à commencer par le Code du travail !
Oui ! Il nous faut, pour parvenir à cela, marcher sans hésiter vers la grève interprofessionnelle qui bloquera le pays !
Et dans cette bagarre, ce que nous venons de réaliser le 26 est une étape importante
Elle est une étape dans la construction de ce rapport de force interprofessionnel
De ce point de vue, nous saluons la présence, aux coudes à coudes avec les fonctionnaires,
Nous saluons la présence de salariés et de syndicalistes du privé venus d’Arcelor Mittal, des Transports urbains de Bourg, de l’Action sociale, de la sécu, du Crédit agricole et d’autres secteurs du privé
Ces salariés et ces syndicalistes du privé ont répondu présents à l’appel commun interprofessionnel des Unions départementales de l’Ain FO et CGT de l’Ain qui indique « Si nous ne les arrêtons pas, ils ne s’arrêteront pas ! »
Pour passer toutes leurs mesures antisociales, ils sont même prêts à tout
Ils sont prêts à jeter en prison des salariés et des syndicalistes qui ont commis le crime de tenter de sauver leur emploi, de sauver leur vie, de sauver leur famille.
Ils ont osé condamner les Goodyear à 9 mois de prison ferme !
Toutes les plaintes avaient été retirées !
Mais cela ne convenait pas au ministère de la justice qui a commandité le Parquet de trainer les Goodyear au tribunal !
Nous condamnons avec la plus grande fermeté ce déni de justice,
Nous condamnons fermement cette justice de classe qui s’en prend aux salariés coupables de vouloir défendre leur outil de travail !
Nous exigeons la relaxe immédiate des Goodyear !
Nous sommes convaincus que justice ne pourra être rendue aux Goodyear et à tous les salariés qui souffrent, à tous les salariés inquiets en avançant d’un pas ferme vers la grève générale interprofessionnelle !
Nous sommes convaincus que c’est la seule issue pour contrer l’austérité destructrice
Nous sommes convaincus que c’est la seule issue pour obtenir satisfaction sur les revendications
Et nous laissons la CFDT et l’UNSA à leurs lubies électorales et à leurs écuries d’Augias.
Nous vous appelons à travailler, tous ensemble, salariés du public et salariés du privé avec nos syndicats, à construire ce rapport de force et cette unité pour la grève générale interprofessionnelle, parce que c'est la seule issue.
C’est la seule issue pour la satisfaction des revendications contre l’austérité destructrice. »