Fonction publique : les agents en grève ont une nouvelle fois scandé le 22 mai leur rejet des contre-réformes programmées par le gouvernement
Manifestation des fonctionnaires FO territoriaux à Bourg en Bresse le 22 mai 2018.
Déclaration commune des fédérations de fonctionnaires de l’Ain FO, CGT, CFDT, FSU, CFTC, UNSA du 22 mai 2018
Bonjour à toutes et à tous,
Ce mardi 22 mai pour la troisième fois depuis l’arrivée au pouvoir d’Emmanuel Macron il y a un an, les fonctionnaires sont dans la grève et dans la rue pour exprimer leur colère et leur inquiétude face à l’avalanche des mesures agressives du gouvernement.
Des mesures agressives qui n’ont qu’un seul but : réduire les dépenses publiques pour le plus grand profit des marchés financiers dont la soif de profit est intarissable.
Des mesures agressives et antisociales à commencer par la poursuite de la baisse du pouvoir d’achat entreprise par les ministères précédents et aggravée par le rétablissement du jour de carence, par la compensation partielle et non pérenne de la hausse de la CSG et, à nouveau, par le gel du point d’indice qui nous a fait perdre plus de 16 % de nos revenus en 18 ans.
Mesures agressives et réactionnaires car elles tendent à faire déconsidérer le travail de plus en plus mal rémunéré des fonctionnaires.
Mesures agressives et régressives car elles ne peuvent avoir que des répercussions néfastes sur les rémunérations des autres salariés actifs, chômeurs et retraités notamment pour les contractuels de la Fonction publique de plus en plus nombreux et de plus en plus mal payés à l’image de la paupérisation qui gagne du terrain dans notre pays.
De tristes chiffres sont là pour le prouver : près de 9 millions de personnes vivent sous le seuil de pauvreté et, parmi elles, plus de 2 millions sont des travailleurs pauvres, on devrait dire plutôt des travailleuses pauvres victimes de temps partiels imposés et/ou d’emplois précaires : c’est le cas des contrats aidés dont les contrats ne sont pas renouvelés par milliers !
Et ce n’est pas le nouveau rendez-vous salarial du mois de juin qui promet de modifier la situation vu que le gouvernement annonce dans ses chantiers dits de « nouveau contrat social », la mise en place du salaire au mérite.
Le salaire au mérite, c’est beaucoup d’appelés et très peu d’élus : c’est la poursuite de la baisse du pouvoir d’achat pour la grande majorité et quelques miettes pour les plus dociles.
Et les plus dociles vont être amenés à courber de plus en plus l’échine vu les autres mesures annoncées par ce gouvernement.
A commencer par la liquidation de pans entiers des missions de services publics prévue par le CAP 2022, le Comité Action Publique qui veut supprimer 120 000 emplois de fonctionnaires dans les 5 ans de la mandature de Macron.
Ces 120 000 suppressions auxquelles s’ajoute un plan de départs volontaires, des volontaires qui, à coups de pressions redoublées, à l’image de ce qu’ont vécu les salariés de France Télécom, seront contraints à une mobilité forcée.
Dans les finances publiques, il est prévu de supprimer 18 000 postes dans le cadre de la réorganisation des services avec la mise en place du prélèvement à la source et de la réduction voire la suppression de l’accueil au public.
Public qui devra passer par les bornes électroniques ou par les services payants comme c’est le cas pour la gestion des déclarations d’impôts confiés aux agents de la poste moyennant la modique somme de 50 € par opération.
50 € ponctionnés sur les revenus notamment des personnes âgées qui ne savent pas manipuler l’informatique, 50 € prélevés pour un service qui était jusqu’à présent assuré gratuitement par les agents des finances publiques !
On le voit ces plans sociaux non seulement aggravent les conditions de travail des fonctionnaires mais ils liquident aussi les principes républicains des services publics à savoir assurer la gratuité, l'égalité et la qualité du service rendu aux usagers.
Qualité du service public auquel tous les fonctionnaires sont attachés mais qu’ils ont de plus en plus de mal à assurer.
On l’a vu lors de la grève massive des EHPAD les 30 janvier et 15 mars derniers où les personnels sont chronométrés pour assurer les soins des personnes âgées dont ils ont la charge avec, en conséquence, la multiplication des burn-out.
On le voit aussi dans les services des urgences qui, complètement débordés, n’arrivent plus à assurer l’accueil de tous les patients qui s’entassent dans les couloirs, sont refoulés faute de lits, voire y décèdent à cause d'un délai de prise en charge trop long.
Et cette situation ne peut qu’empirer puisque la DGOS, la Direction générale de l’offre de soins, prévoit de supprimer 30 000 postes dans les hôpitaux en 4 ans pour économiser 6,2 milliards d’euros !
C’est la chronique d’un désastre annoncée que nous voyons sous nos yeux, un désastre qui est le fruit d’un détricotage de la fonction publique qui passe par la volonté de casser le statut et qui n’hésite pas, pour cela, à s’en prendre aux fonctionnaires présentés comme des privilégiés qui ne pensent qu’à préserver leurs statuts et leurs avantages.
Le statut, voilà l’ennemi ! Le recours accru aux contractuels, voilà la solution ! Tel est le message pernicieux que diffuse ce gouvernement qui veut liquider des pans entiers des missions de service public soit en les confiant à des prestataires privés, soit en les faisant disparaître tout simplement.
Un fonctionnaire, ça coûte trop cher et ça remplit sa mission républicaine alors qu’un contractuel, c’est plus flexible et ça s’adapte donc mieux aux évolutions inévitables des services rendus aux publics.
Haro donc sur les fonctionnaires et leurs statuts et vive le recours accru aux contractuels moins coûteux et plus flexibles et donc plus performants.
Moins coûteux, cela ne fait pas l’ombre d’un doute puisque les contractuels ne bénéficient pas d’un déroulement de carrière et de tous les droits statutaires.
Plus flexibles, c’est certain puisqu’on peut leur imposer de multiples tâches ou tout simplement les mettre à la porte dès qu’on n’a plus besoin d’eux comme cela a été fait cet été pour des dizaines de milliers de contrats aidés provoquant une désorganisation des services où ils avaient été recrutés en nombre comme dans les vies scolaires des collèges et des lycées.
Mais plus performant, là c’est beaucoup moins évident puisqu’ils ne sont pas recrutés sur la base d’une qualification validée par la réussite d’un concours professionnel.
Pour preuve, où se trouve la plus grande performance dans la distribution des courriers dans un service « public » qui comprend désormais une majorité de contractuels soumis à des cadences de plus en plus oppressantes ?
Si, en fait, il y a bien une plus grande performance mais elle ne se trouve nullement dans la qualité du service public rendu aux usagers.
Non, la performance pour ce gouvernement aux ordres des marchés financiers, se trouve dans l’augmentation exponentielle des dividendes distribués aux actionnaires dont l’appât du gain ne connait pas de limites !
Et ce sont ces projets que le gouvernement demande aux organisations syndicales de cautionner en leur demandant de faire des propositions qui entrent dans les cadrages établis par les différents ministères.
Les organisations syndicales devraient, selon le gouvernement, se mettre au service du soi-disant intérêt général, qui n’est qu’un écran des intérêts particuliers sonnants et trébuchants des grandes entreprises privées qui salivent de plus en plus abondamment à la perspective du vaste chantier de privatisations que veut entreprendre ce gouvernement au service des riches.
Et comme les organisations syndicales rechignent à faire ce sale boulot de relais des chantiers de démolition des statuts et des services publics, et bien le gouvernement à trouver la parade.
Il va liquider les instances administratives de contrôle par les organisations syndicales des décisions prises par les différentes directions administratives.
Exit, du fait de leur fusion, les comités techniques et les comités d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail où les personnels peuvent faire valoir leurs revendications collectives qui permettent d’améliorer la qualité de vie au travail et les services publics rendus aux usagers.
Exit les commissions administratives paritaires de contrôle où tout fonctionnaire peut faire valoir ses droits en lien avec le principe républicain de déroulement de carrière garantissant une qualité du service public offerte par des fonctionnaires compétents et indépendants de toute pression politique aspirant à développer le favoritisme de quelques-uns aux dépens de l’égalité de traitement de tous les usagers sur l’ensemble du territoire national.
Pour casser les statuts et les services publics, il suffit de rétablir les féodalités moyenâgeuses où le potentat local dispose d’un pouvoir discrétionnaire sur les agents comme cela est prévu pour les recteurs des 22 grandes régions qui pourront déroger aux lois en matière de budget et de gestion des personnels.
Le rêve de Macron c’est de devenir le suzerain de ces nouveaux féodaux disposant d’un personnel taillable et corvéable à merci.
Oui mais un grain de sable vient se glisser dans cette belle mécanique destinée à broyer les droits collectifs.
Ce grain de sable, ce sont les fonctionnaires qui ne sont pas prêts à se laisser déposséder de leurs droits collectifs consignés dans le statut général de la fonction publique conquis à la Libération en 1946. Il est donc temps de rappeler que le statut est d’abord une protection des citoyens. En protégeant les fonctionnaires de l’arbitraire, il évite l’instrumentalisation de l’administration à des fins partisanes par un pouvoir politique quelconque.
Les fonctionnaires ne sont pas prêts à se laisser déposséder de leurs droits collectifs consignés dans les différents statuts particuliers et garantissant, répétons-le, un service public de qualité dont bénéficient tous les usagers quels que soient leurs revenus et leur situation géographique.
De même que ne sont pas prêtes les organisations syndicales à se faire le relais des mesures gouvernementales, même sous la menace de réduire leurs prérogatives et leurs moyens syndicaux.
Les organisations syndicales ne sont pas disposées à livrer pieds et poings liés les salariés à la surexploitation patronale, elles ne vont pas accepter que soient liquidés tous les droits collectifs contenus dans les statuts et conquis de haute lutte par nos aînés.
Bien au contraire, les organisations syndicales organisent la résistance des fonctionnaires et se disposent à prendre toutes les initiatives nécessaires pour mettre un coup d'arrêt à la casse systématique des services publics et des statuts.
Et disons-le sans détour, les organisations syndicales sont prêtes à monter d’un cran dans la mobilisation si le gouvernement s’obstine dans sa volonté de faire passer ses contre-réformes destructrices.
Et insistons sur ce point, les organisations syndicales sont prêtes à emboîter le pas des cheminots qui, semaine après semaine depuis le 3 avril, montrent, par la grève, leur détermination sans faille à défendre leur statut et le service public ferroviaire.
Et si nous avons un conseil à donner à ce gouvernement, c’est de bien entendre la colère sourde qui s’est exprimée massivement par la grève et les manifestations depuis le 10 octobre et avec encore plus de puissance le 22 mars.
A bon entendeur, salut !
Les agents publics (fonctionnaires et contractuels) étaient en grève ce 22 mai à appel des neuf organisations syndicales représentatives de la fonction publique dont les fonctionnaires FO (l’interfédérale UIAFP-FO).
Cette journée nationale d’actions était assortie de près de cent-quarante manifestations sur le territoire. Des défilés ont rassemblé plusieurs dizaines de milliers d’agents. A Paris, la manifestation à laquelle participait le secrétaire général de la Confédération FO, Pascal Pavageau, s’étirait de République à Nation en passant par Bastille. Bilan de cette nouvelle journée d’actions après celle du 22 mars ? Les personnels ont montré une nouvelle fois leur détermination à défendre la fonction publique, son statut général, ses missions et ses emplois. Ils ont exprimé une nouvelle fois avec force leur rejet des réformes structurelles destructrices que souhaiterait imposer le gouvernement. Retour dans le cortège FO parisien où les manifestants issus de nombreux secteurs des administrations publiques mais aussi des cheminots FO ou encore des retraités n’ont pas hésité à braver l’orage pour dire tout leur attachement aux services publics qu’ils comptent bien défendre bec et ongles.
Secrétaire général du syndicat national FO des médecins hospitaliers (SNMH-FO) Olivier Varnet, neurologue à l’hôpital de Gonesse (Val d’Oise) a la mine un peu brouillée. « Je viens d’enchainer 24 heures de garde à l’hôpital ». Fatigué, il participe cependant ce 22 mai à la manifestation parisienne. « Il fallait être là » indique-t-il simplement. Il défilera donc à Paris pour cette journée nationale de grève dans la fonction publique assortie de près de 140 manifestations qui ont réuni plusieurs dizaines de milliers de fonctionnaires et de contractuels en colère. C’est la deuxième journée nationale de protestation en deux mois.
Les agents publics demandent une hausse générale des salaires et s’opposent au gel du point d’indice (base de calcul des traitements dans la fonction publique) en 2018. Ils contestent par ailleurs les mesures décidées par le gouvernement depuis le printemps 2017 (tel le retour en 2018 de l’application du jour de carence pour maladie ou encore la compensation imparfaite de la hausse de la CSG) et qui sapent un peu plus encore leur pouvoir d’achat déjà en recul de 16% depuis 2000.
Les fonctionnaires contestent encore le plan de 120 000 suppressions d’emplois mais plus largement ils fustigent les projets de contre-réformes actuellement présentés par le gouvernement lequel cherche l’assentiment des syndicats. Il n’y parvient pas. Tous les syndicats du public soit neuf organisations dont l’UIAFP-FO rejettent (la CFDT et l’Unsa ont rejoint les sept autres syndicats à la mi-avril) fermement ces projets que le gouvernement souhaiterait faire valider à travers une pseudo concertation.
Vers une possible « dimension interprofessionnelle »
Le gouvernement voudrait un développement de la place des emplois contractuels au sein des trois versants de la fonction publique (État, territoriale et hospitalière) alors que le nombre de ces emplois atteint déjà près d’un million. Il projette aussi d’amplifier le principe de la rémunération au mérite. Il prévoit de mettre en place des mesures favorisant les départs volontaires et a conçu par ailleurs un projet de restructuration des instances représentatives du personnel (IRP) qui prévoit notamment une fusion des CHSCT avec les comités techniques (CT).
Autant dire que toutes ces mesures, déjà en vigueur ou encore à l’état de projet ne passent pas auprès des agents. Des mesures qui vont bien au-delà de préoccupations catégorielles.
Pour les agents publics, il s’agissait en effet ce 22 mai de défendre le service public, son existence, ses principes et ses valeurs républicaines mises à mal par les réformes voulues par le gouvernement. Présent dans le cortège parisien, comme d’autres secrétaires généraux de confédérations syndicales, le secrétaire général de la Confédération FO, Pascal Pavageau, a apporté le soutien de l’organisation FO aux agents publics.
Le message du secrétaire général était toutefois plus large et s’adressait au gouvernement lequel depuis un an multiplie les attaques aussi bien contre les salariés du public que ceux du privé. « Maintenant » a ainsi indiqué Pascal Pavageau, il faut que « ça s’arrête ». Et d’avertir : « si le gouvernement n’entend pas (…) ça pourrait prendre une dimension interprofessionnelle ».
« Que le gouvernement s’attaque aux riches ! »
Dans le cortège parisien FO, Elise, 66 ans, est retraitée de l’enseignement supérieur. Elle tente de s’abriter de la pluie orageuse. Elise est une ex prof d’anglais, agrégée. « J’ai participé à la manifestation du 22 mars à Paris mais aussi à celles à l’initiative des retraités » indique la militante FO du SNPREES-FO. Pourquoi est-elle à nouveau venue manifester ce 22 mai ? Elise ne tarit pas d’explications, d’arguments. « Le gouvernement veut faire passer des réformes que je n’approuve pas et qui vont dans le sens d’une toujours plus grande individualisation des carrières et des salaires » des personnels publics. « Nous fonctionnaires avons l’impression que l’État veut nous détruire ».
Le projet présenté par le gouvernement d’un développement du recrutement de contractuels et cela au détriment de celui de fonctionnaires fait bondir l’ex enseignante d’anglais. « Employer des salariés précaires c’est négatif pour tout le monde. Ces salariés sont mal traités, mal payés... Cela n’apporte rien de bon à l’usager ! Aujourd’hui le gouvernement prétend ne pas vouloir toucher au statut général de la fonction publique mais il semble vouloir supprimer toutes les caractéristiques propres au statut de fonctionnaire en ne gardant que les obligations » faites à ces derniers tel le concours, les mutations ».
Ces réformes seraient prises au nom des économies budgétaires à réaliser ? « Si le gouvernement veut programmer des économies, qu’il s’attaque aux riches, aux gros propriétaires, aux grosses fortunes… Mais pas aux fonctionnaires de base » s’irrite Elise.
« On va pas laisser casser le service public »
Dans le cortège parisien FO se mêlent des agents de l’Education, des personnels des services publics et de Santé (fédération SPS-FO), des personnels de l’AP-HP (hôpitaux de Paris), les agents du Crous de Paris brandissent une banderole « en grève », des agents FO de la Défense côtoient des manifestants issus du syndicat national libre des artistes FO (SNLA-FO)… Dans le cortège encore des policiers FO, des membres de la fédération FO Energie et Mines, des agents des finances, des personnels FO des lycées et collèges (snFO-lc)…
Parmi les multiples groupes de manifestants, des enseignants FO des lycées et collèges du Val-de-Marne tiennent une banderole : « Ni sélection, ni bac Macron, retrait du plan étudiants, abandon du projet de réforme du bac et des lycées ». Les personnels FO des hôpitaux de Paris arborent eux aussi leur banderole : « ne touchez pas à l’APHP, à son statut spécifique et à son unicité, au statut particulier des personnels ». Près de là, le ballon FO de la FEETS-FO (fédération de l’Equipement, de l’Environnement, des Transports et services). Les militants de la fédération animent en musique avec un slogan : « on va pas laisser casser le service public ».
« Une idéologie qui menace les conquêtes sociale »
Sabine et Caroline sont militantes au sein du snFOlc. Elles enseignent l’une en Seine-Saint-Denis, l’autre dans le Val-de-Marne. Elles étaient venues déjà manifester le 22 mars. Sabine se dit « choquée par la réforme du bac », souligne aussi la nécessité d’être « solidaire avec les cheminots dont le statut est menacé par la réforme. Ça pourrait être ensuite à notre tour, en tant que fonctionnaire d’État » s’inquiète-t-elle.
Caroline acquiesce : « il faut défendre le statut général et les statut particuliers ». Recruter davantage de contractuels ? Caroline fulmine. « Il y en a déjà beaucoup dans l’Enseignement. Ces contractuels, l’administration les prend puis les jette et… Ne les paye pas pendant les vacances ! »
Michel, assistant social à Strasbourg et militant FO était en visite à Paris… Il est venu à la manif. « On a affaire aujourd’hui à un ensemble d’attaques de la part du gouvernement ». L’Exécutif explique-t-il « déploie des mesures d’ultra libéralisme » et propose « un autre projet de société, une idéologie qui menace les conquêtes sociales d’après-guerre ». Michel affirme sa solidarité avec les cheminots.
« L’action interprofessionnelle est essentielle »
Les cheminots FO participent justement à la manifestation. Sandra, 42 ans, est agent de circulation à Paris-est, Gladys, 40 ans, est gestionnaire des moyens à Paris-Nord. « Nous aussi nous sommes solidaires de l’ensemble de la fonction publique. Nous sommes là pour la défense des services publics. De tous » s’exclament-elles. « Le principe du service public est en danger, les cheminots sont les cibles privilégiées des gouvernements depuis 40 ans. Maintenant on doit fait face à des mesures macroniennes » ironise Sébastien, 42 ans, militant FO et aiguilleurs à la SNCF.
Hors des attaques visant la SNCF et le statut de cheminots, le sort réservé par les gouvernements, dont l’actuel, à certains services publics alarme le militant. « Les mesures contre les services de Santé sont choquantes. Les récents gouvernements ont réduit les moyens des hôpitaux et celui-ci veut encore les réduire ! »
Sandrine est militante FO au sein de la fédération Energie et Mines. Elle dit son « inquiétude pour le service public » et redoute que « le statut des personnels » de la branche des IEG (industries électriques et gazières) « soit de nouveau attaqué tout comme est attaqué le statut des cheminots ».
Mickael, 41 ans est postier à Ivry près de Paris. Militant FO il est là « pour le service public et par solidarité. Tout le monde est concerné par l’avenir des services publics ». En tant que postier, « je ne peux que faire un parallèle entre les menaces qui pèsent aujourd’hui sur certains services et la situation de la Poste. Il ne faut pas oublier qu’il y a quelques années la Poste était un service d’État… » Depuis 2010 elle est constituée en SA, société anonyme… « La poste compte désormais de plus en plus de personnels contractuels, précaires, et de moins en moins de fonctionnaires.
Nous avons vu aussi à quoi a abouti la privatisation chez Orange », ex-opérateur national de télécommunications. « Désormais, l’État cherche même à privatiser des missions de sécurité, tels les radars, les PV… Il faut que les agents du public et du privé soient solidaires pour contrer les attaques que mène le gouvernement contre les fonctionnaires et les services publics ».
Face à ces attaques résume Mickael, « l’action interprofessionnelle est essentielle ».