Anne Baltazar, Secrétaire confédérale et présidente de l’Agefiph, clôturant les travaux de la 18e Journée nationale FO Travail et Handicap, le 5 décembre 2017. Photographie : F. Blanc (CC BY-NC 2.0)
La 18e Journée nationale Travail et Handicap, organisée par FO, s’est tenue le 5 décembre à Paris avec plus de 400 participants. Le thème général portait sur l’accessibilité, dont la prise en compte reste très faible. FO revendique l’ouverture d’une négociation interpro sur l’emploi des personnes handicapées.
L’accessibilité, c’est la capacité pour un individu handicapé de pouvoir accéder aux mêmes biens, services ou activités que les personnes valides, avec un droit à la compensation du handicap. Trois lois allant dans ce sens ont été prises depuis 1987. Mais il reste du chemin à faire, que ce soit pour l’accès aux bâtiments recevant du public, à la formation professionnelle ou au logement, les trois thèmes abordés lors des tables rondes. Comme l’a souligné Patrick Gohet, adjoint du Défenseur des droits, le handicap est la deuxième cause de discrimination en France.
Pour l’accès aux bâtiments recevant du public (ERP), Nicolas Merille, conseiller à l’Association des paralysés de France (APF), a rappelé que les aménagements ne bénéficiaient pas qu’aux personnes en fauteuil roulant mais à l’ensemble de la population, et notamment aux personnes âgées.
Or les délais pour leur mise en œuvre sont sans cesse repoussés par le législateur. Par ailleurs, il y a une obligation de moyens mais pas de résultats et une série de dérogations existent, dont la disproportion économique. Comme l’a regretté Anne Baltazar, secrétaire confédérale chargée du handicap et présidente de l’Agefiph, l’absence de données statistiques fiables, aussi bien pour les ERP que pour les entreprises privées, ne permet pas de mesurer l’effectivité des mesures prises.
Un taux de chômage de 18 %
6 %, c’est le taux d’emploi de travailleurs handicapés imposé par la loi aux structures de plus de vingt salariés.
En matière d’emploi, le taux de chômage des travailleurs handicapés atteint 18 %, soit le double de la moyenne nationale. Et ils restent en moyenne 200 jours de plus en recherche d’emploi que le reste de la population. Leur qualification est relativement faible, 80 % des handicapés ayant un niveau inférieur au bac.
Pour Anne Baltazar, permettre l’accessibilité dans son ensemble reste un vecteur fondamental pour l’insertion, le maintien dans l’emploi, ainsi que l’accompagnement des travailleurs handicapés dans leur emploi. Cela concerne notamment la formation professionnelle et l’apprentissage, où deux réformes sont en cours. En la matière, FO revendique le droit commun pour tous, avec une adaptation des locaux, des méthodes et des supports. La confédération a aussi été la seule organisation à avoir mis sur la table la question des jeunes handicapés lors de l’ouverture de la concertation sur l’apprentissage, le 10 novembre.
La secrétaire confédérale chargée du handicap a également déploré la fin des contrats aidés, qui ont un impact tant sur le recrutement des travailleurs handicapés qu’au niveau de leur accompagnement.