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ÉCONOMISER 50 MILLIARDS, MAIS À QUEL PRIX ? Article paru dans FO Hebdo 3102 Annoncée par François Hollande, la suppression programmée de la cotisation famille versée par les entreprises représente 35 milliards d’euros par an de recettes en moins, qu’il va bien falloir trouver ailleurs.

Le chef de l’État a donc précisé qu’au moins 50 milliards d’euros d’économies allaient être réalisées entre 2015 et 2017, «18 milliards d’euros en 2015, 18 milliards en 2016 et 17 milliards en 2017». Reste à savoir où car, concrètement, faire des économies signifie réduire la dépense publique. Schématiquement, il existe trois domaines dans lesquels le gouvernement peut agir, via la loi. Le premier est constitué de l’État et des opérateurs qui en dépendent (universités, Pôle emploi, Météo France, etc.). Mais la RGPP et la MAP ont déjà provoqué une véritable saignée, qui s’est traduite par des suppressions d’effectifs et une diminution des missions des services publics. UNE MENACE SUR LE NIVEAU DE VIE Second levier, les collectivités locales: depuis la conférence de presse de François Hollande, une petite musique revient en boucle; elle consiste à pointer du doigt les régions, les départements et les communes. Pour 2014 et 2015, le gouvernement a déjà prévu de baisser de 1,5 milliard les 230 milliards de crédits qu’il leur octroie, mais il les a aussi autorisées à augmenter la fiscalité locale... de 1,5 milliard. En clair, l’économie faite par l’État est en fait une dépense transférée sur le contribuable. Quant à l’idée de contraindre les collectivités locales à diminuer leurs dépenses d’investissement financées par l’emprunt, elle se traduirait par une baisse des équipements publics mais aussi, pour les entreprises de BTP, par des contrats en moins et des suppressions d’emplois. Reste le dernier levier, la Sécu. Difficile, pour François Hollande, d’entamer une nouvelle réforme des retraites puisqu’il a expliqué que celle de l’an dernier assurait la pérennité du système. En revanche, les allocations familiales sont clairement dans le collimateur de l’exécutif, qui cache mal son envie de les placer sous conditions de ressources. Quant à l’assurance-maladie, d’éventuelles économies risqueraient d’entraîner de nouvelles fermetures d’hôpitaux –alors que la situation est déjà dramatique dans de nombreux territoires– et des déremboursements qui seraient, là encore, supportés, au bout du compte, par les assurés. Bref, les économies annoncées par le président de la République n’ont rien d’une bonne nouvelle; elles constituent plutôt une menace sur le niveau de vie d’une grande partie de la population, qu’elle soit usager, contribuable ou en tant qu’assuré social.

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